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Méthode

4 La carte à puce simplifie la PKI

Par Laurent DANIEL le 15/03/2002

Le concept de Smart ou Light PKI appliqué à une communauté d'usagers affranchit des infrastructures de gestion de clés.


Michel-Paul Bourdin

Atos Origin
4 La carte à puce simplifie la PKI
Le concept de Smart ou Light PKI appliqué à une communauté d'usagers affranchit des infrastructures de gestion de clés.


Pour leurs besoins de sécurité, entreprises et communautés d'utilisateurs recherchent des instruments fiables, simples à employer et à administrer. Elles veulent aussi réduire le coût de la confiance et être autonome vis-à-vis d'infrastructures externes. Les unes comme les autres ayant déjà établi des liens structurels entre leurs membres, la question de la confiance est donc plus simple que dans un monde ouvert, avec des gens sans lien préalable.
L'approche PKI universelle est contraignante dans sa mise en oeuvre : le contrôle du certificat s'effectuant avec la clé publique du tiers certificateur, sa propre clé publique doit elle-même être certifiée. La hiérarchie des certificats peut donc se révéler lourde. La PKI assure aussi la révocation des clés (en cas de perte, de compromission) et la rend accessible à toute personne voulant vérifier un certificat. Ces fonctions impliquent des coûts de mise en oeuvre, d'opération, d'administration, et une certaine complexité d'exploitation.
Ces contraintes ont engendré le modèle Smart ou Light PKI. Il repose sur une carte à puce intégrant toutes les fonctions de sécurité : signature, vérification de signature, chiffrement, déchiffrement. Cela permet de chiffrer sans connaître la clé publique du destinataire, donc de se passer d'annuaires de clés. De la sorte, l'approche Smart PKI simplifie le déploiement d'instruments de confiance. Son administration n'est plus du ressort des experts : elle incombe aux gestionnaires. L'environnement se crée en deux étapes. D'abord la Key Ceremony, sous le contrôle de l'administrateur de la communauté. Lui seul détient - sans les connaître - les secrets qui différencient sa communauté, inscrits dans une zone protégée de sa propre carte. Ils sont immédiatement chiffrés par cette première carte, et, sans carte d'administrateur, il est impossible de les déchiffrer.


L'administration n'est plus un point sensible


La plate-forme d'administration, pour sa part, s'appuie sur un annuaire LDAP, construit par la procédure d'installation. Elle permet de gérer la relation entre les membres de la communauté et les cartes (distribuées, révoquées...). Les volets gestion de clés et de certificats n'ont plus de raison d'être : les cartes génèrent et certifient elles-mêmes leurs clés.
L'administrateur est autonome. Il gère les membres de la communauté, leur attribue une carte, en fixe les limites d'utilisation (dans le temps et dans l'activité), définit leurs droits (signature, chiffrement, délégation...). Il personnalise lui-même les cartes sur son poste de travail, et parfois à distance, sans avoir à gérer et à protéger des secrets individuels. Le poste d'administration n'est donc plus un point sensible. La gestion des révocations est implicite, toute carte annulée ou remplacée étant automatiquement révoquée. Une carte révoquée est inutilisable dès que la liste est diffusée. Enfin, l'administrateur numérote et signe chaque opération avec sa propre carte, avant de l'archiver par souci de traçabilité. Avec la simplicité de mise en oeuvre et l'autonomie de gestion d'une communauté, une solution Smart PKI peut être déployée en quelques jours. Variables selon les options et les volumes, les coûts se situent aux alentours de 110 euros par poste, pour mille utilisateurs. Ce chiffre inclut la plate-forme d'administration, les logiciels de sécurisation d'accès au poste de travail, l'intégration au navigateur, l'accès web sécurisé, et l'intégration dans la messagerie, les lecteurs, les cartes.

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